Vous avez certainement déjà connu cela. Un besoin profond de s’isoler et de se retrouver. C’est dans ce but que j’ai réservé un vol de Bruxelles à Ouarzazate au Maroc. J’allais y passer une semaine avec mon Bivy et une voiture de location. Mon intention était de voir trois types de paysages par le biais de randonnées en autonomies; Désert de rochers, désert de dunes et la montagne.
Pour le vol j’ai dû faire une escale à Casablanca. Le billet m’a coûté 400€ en aller-retour pour le mois d’octobre. Je pense que l’on peut l’avoir pour moins cher en évitant les périodes scolaires. Le mois d’octobre est idéal pour le Maroc. C’est la basse saison et la température n’est pas trop élevée. Ah oui! Si vous ne le savez pas encore; moi je n’aime pas quand il y a du monde. Je fuis les saisons touristiques.
J’ai atterri à Ouarzazate après minuit. En sortant de l’aéroport, j’ai marché jusqu’à l’hôtel Ibis (il n’est pas loin) où ma chambre était réservée par ma mère. Je voulais dormir à côté de la ville dans mon Bivy et elle a eu peur. 🙂 La chambre était sommaire mais correspond bien à une étape. Par contre, il faut prévoir 500 dirham ce qui est franchement excessif. J’ai dépensé moins que cela pour tout le restant du voyage en dehors de l’essence.
Le lendemain je me suis réveillé vers 8h30 car j’avais rendez-vous à 10h pour prendre possession de la voiture de location (300€ assurance tous risques inclus) que j’avais réservée et payée à l’agence avant mon départ via Sunny-drivers.
Malheureusement pour le timing, la mentalité des pays du sud n’est pas comme en Europe du nord. Ma voiture n’a été disponible qu’a 14h30. Comme quoi, il faut toujours prévoir du temps pour les imprévus. J’ai profité de ce temps pour me promener sur la grande place d’Ouarzazate puis d’y prendre un repas. Pour 50 dirhams on mange bien! Là, pour reparler de la mentalité du sud, il faut reconnaître que les gens sont adorables. Il est difficile de partir seul au Maroc sans revenir avec des nouveaux amis sur Facebook. 🙂
Bref, vers 15h je quitte la ville et prends l’avenue Mohammed V en direction de la vallée du Dra. La route est superbe et les gens roulent calmement. La police est très active sur la route et il y a de nombreux barrages routiers. Si vous respectez les stops et surtout les limitations de vitesse, pas de problème. Au début le paysage est plein de collines désertiques. C’est de la belle roche et on peut immédiatement admirer le paysage.
On croise très peu de villages jusqu’à ce que l’on arrive à la vallée du Dra. Le Dra est un fleuve et la ressource précieuse qu’il apporte en eau donne la vie à de nombreuses palmeries et à de nombreux villages. En descendant vers M’Hamid on croise énormément d’écoles et on voit des enfants tout le temps sur les routes, soit à pied, soit à vélo. Attention, on sent clairement que la voiture n’a pas de priorité par rapport aux piétons et aux vélos sur la route. Patience et attention sont requises. 🙂 Personnellement, la vallée du Dra est ce qui m’a été le moins agréable. Ce n’est pas réellement beau et il y a trop d’habitants (je voulais m’isoler).
20 km avant d’arriver à M’hamid, le décor change enfin. On quitte les villages et le monde pour retrouver les collines rocailleuses. J’ai bien aimé la route entre la vallée du Dra et M’hamid. J’y ai fait quelques petites ascensions. Ce fut agréable et j’en ai eu plein les yeux! A tel point que j’y ai dormi. J’ai passé quasiment toutes mes nuits, en dehors de la première, en bivouac; bivy et tarp ou tente. Au Maroc on peut dormir partout. On peut aller sur le bord de la route ou en haut d’une montagne. Personne ne vous fera d’ennuis. Mais il ne sera pas rare que quelqu’un vienne vous faire la conversation. La majorité des marocains parlent très correctement le Français.
A M’hamid il faut aller loin pour trouver le désert de dunes et de sable. Je n’y ai pas été car je n’avais pas de 4X4. Je suis donc remonté par la vallée du Dra et j’ai tourné vers l’est pour aller vers Merzouga. Du nord de la vallée du Dra jusqu’à l’approche de Merzouga, c’est le désert de roches entouré de collines. Comme il n’y a pas le Dra, il n’y a plus d’eau et donc quasiment plus de village. J’ai fait des dizaines de kilomètres sans croiser aucune voiture et pas une âme qui vive. La route est magnifique. J’y ai fait de nombreuses randonnées. J’ai quand même croisé une randonneuse solitaire qui broutait paisiblement. J’ai pu lui faire une petite caresse mais cela n’a pas été évident ! Elle a mis un certain temps avant de se laisser approcher.
Après, c’était direction Merzouga avec comme objectif de traverser les dunes d’Ouest en Est et d’Est en Ouest avec nuits dedans car il est difficile d’y marcher en journée à cause de la chaleur. Attention, quand vous arrivez à Merzouga et que vous voyez les dunes sur votre gauche, ne dépassez pas la pompe à essence sur votre droite. Sans quoi vous allez arriver au centre touristique et vous faire embêter par des rabatteurs qui vont vous vendre chères leurs excursions. En plus, vous arriveriez dans un petit désert de dunes tellement touristique qu’il y perdrait nettement en intérêt. Donc, avant la pompe a essence, tourner à gauche. Vous aurez soit le loisir d’aller directement dans les dunes sans être embêté, soit de vous trouver un petit camping avec la tranquillité, une piscine, le wifi, à manger, etc.
Attention, à chaque coucher du soleil une horde de touristes sur dromadaires va sur les dunes les plus proches de leur hotel afin de vivre l’expérience « désert » et de voir le coucher du soleil. Les plus motivés vont passer une nuit dans un « bivouac » (on a pas la même signification de bivouac) et se retrouver dans la dune suivante. Après le premier kilomètre, c’est fini, il n’y a plus personne que les solitaires qui marchent comme moi et ils sont rares. 🙂
Après j’ai quitté Merzouga pour aller vers l’Atlas en passant par les gorges de Dades. Je voulais aller le plus haut possible, faire un camp de base et partir de là pour en faire des randonnées.
La montagne là bas est impressionnante et les décors changent très vite! Les routes et les chemins deviennent vraiment dangereux. Il faut être prudent et parfois changer d’itinéraire lors d’une randonnée. Les « locaux » que je croisais étaient soit peu loquaces soit très souriants. La météo était assez difficile ce qui rendait les ascensions difficiles elles aussi.
Après l’Atlas j’ai terminé mon séjour en retournant à Ouarzazate. Je voulais faire trois
camps de base et faire des randonnées. Objectif réussi. J’ai découverts l’Atlas et ses sommets, le désert de dunes, le désert de roches. Cela m’a fait découvrir le nord de Dades, Merzouga et M’hamid, et le nord Est de la vallée du Dra. Je ne suis pas resté suffisamment longtemps dans le sud pour profiter de M’hamid. Mes préférences étaient l’est de la vallée du Dra et le désert de dunes.