3000 producteurs, 1497 tracteurs et 7000 manifestants ont tenté d’agir au rond-point Schuman.
Pour vous ramener quelques photographies et pour poser des questions aux agriculteurs j’y ai été et je me suis fait gazer, fait tirer dessus par le canon à eau (ma tête à heurté plusieurs fois et je suis plein de bleus)
Mes constats:
- La police parlait majoritairement flamand.
- Les producteurs laitiers sont désespérés.
- Les fermiers, de manière générale, sont désespérés.
- Les fermiers n’ont pas utilisé les grands moyens (tracteurs, etc.) contre les policiers pour éviter de blesser.
- La police à abusé des gaz lacrymogènes et du canon à eau. Parfois c’était nécessaire, mais parfois pas du tout. Je me souviens que je parlais avec une personne et je me suis pris le canon sur le torse. Mon interlocuteur m’a attrapé pour que je ne vole pas au sol.
- Au début les gens lançaient des œufs et des pétards sur la police. Rien de méchant. Plus tard, des trouble-fêtes sont venus jeter des canettes de bière et des pavés.
- J’ai vu des agriculteurs s’opposer vivement aux trouble-fêtes.
- Des arbres ont été arrachés. Un véhicule à été incendié.
- J’ai vu deux civières passer avec des hommes blessés.
- J’ai vu trois policiers tomber au sol.
Que subissent les agriculteurs?
De nouvelles normes, d’importantes règles, toujours plus strictes s’appliquent à leur travail augmentant de manière importante leurs charges et globalement le coût de fabrication du lait (cela s’applique aux bétails également, principalement la production porcine qui est en grave crise). Mais comme les agriculteurs sont en concurrence avec des industriels qui n’ont que très peu de normes et de règle à suivre (délocalisé, pays plus laxiste avec l’hygiène etc.), ils sont désavantagés par un coût de fabrication trop important. Comme ils produisent beaucoup pour rentabiliser le coût qui a été nécessaire pour les normes et les règles, il y a trop de lait. L’industriel produit encore plus, donc toujours trop de lait. Le prix du lait s’effondre. L’industriel qui travaille à la chaîne qui fait du lait de merde mais en quantité avec un coût de fabrication très faible s’en sort. Mais notre agriculteur, lui, se casse la figure.
Que veulent les agriculteurs laitiers?
Un quota. En gros, que moins de lait soit produit pour augmenter sa valeur. Actuellement un producteur laitier vend le litre de lait à 0.24€. Il doit le vendre à 0.36€ pour être rentable. Nous le payons 1,33€ en moyenne au magasin, quelqu’un s’en met plein les poches et c’est l’industrie et la grande distribution. C’est un peu comme le pétrole, le prix du baril et le prix à la pompe d’essence :p
Pourquoi la commission européenne ne veut plus du quota?
La production de lait était déjà par le passé trop importante. La commission européenne achetait les suppléments pour protéger les producteurs laitiers. Afin de trouver une solution à long terme, le quota avait été mis en place.
Plusieurs pays en Europe se sont plaints car ils voulaient produire plus de lait à bas coup. Ce sont nos industriels qui ne ressemblent plus en rien à de l’agriculture comme on le montre à nos enfants à l’école. Cela ressemble plus à des poules sans plumes mise les une sur les autres pour PRODUIRE.
La commissions européenne devrait peut-être s’émanciper un peu. Mais elle ne le fait pas et cède sous la pression américaine, indienne et chinoise (le top 3 des producteurs laitiers dans le monde). Elle supprime son quota en disant, personne n’y croit, que le marché européen est prêt pour la libre concurrence. Submergé par le lait pas cher d’Inde, d’Amérique et de Chine, l’agriculteur européen se prépare à fermer boutique.
La conclusion.
La commission européenne semble avoir besoin de s’émanciper face aux puissances économiques. En effet, elle semble agir pour le bénéfice des grandes industries au dépit des citoyens ou des petites et moyennes entreprises.
Afin de survivre tout producteur est poussé vers la surproduction si il ne veut pas travailler à perte. On s’éloigne du bien-être animal, du respect de la terre et du travail artisanal qui sont bien trop lourds en frais de fonctionnement. Heureusement et malheureusement la Belgique ainsi que d’autres pays européens a comme producteurs beaucoup de petites et moyennes entreprises formées par des passionnés ou des amis de la terre et des animaux.
L’avenir de l’agriculture comme on la connait va probablement subir une métamorphose qui verra rapidement disparaître l’agriculteur artisanal au profit de l’agriculteur industriel.
De plus en plus on perd l’humain au profit de l’enrichissement d’une poignée de personnes physiques ou morales. La police collabore au service de l’exploiteur. L’Égypte nous à montré un exemple différent ou la police et l’armée à prit ses responsabilités pour se ranger du côté du peuple.