La nature y est exceptionnelle et est partout. On voit des plantes sur certains toits de maison, sur les rochers, partout à l’exception des endroits enneigés. Le Norvégien aime prendre soin de cette nature et la protéger. En Norvège il y a un « droit à la nature » qui dit que tout le monde peut toujours aller dans un endroit naturel y poser sa tente (le bivouac est très pratiqué), etc. Vous pouvez donc même traverser un espace privé (en ouvrant et en refermant les barrières devant vous) pour accéder à un endroit naturel. La nature en Norvège se sont aussi les fjords. Ces trous béants noyés dans l’eau qui ont été créés par les glaciers lors des précédentes périodes glacières. Ces fjords habillent constamment le paysage Norvégien.
Attention, la pluie y est souvent présente ! Tous les jours il pleuvra ou neigera ! Attention, en été le soleil ne se couche quasiment pas (bonjour les oiseaux qui chantent et réveillent tout le monde à 3h20 du matin) et en hiver il ne fait pratiquement par jour. Dans mon cas, je voyais clairement de 4 heures du matin à minuit et je n’ai jamais vu d’étoiles. C’est dépaysant !
Une culture :
La culture Norvégienne est forte et commence avec les vikings. Vous ne serez pas surpris de voir des musées qui leurs sont consacrés et de voir des Norvégiens à la carrure forte, la barbe épaisse et aux longs cheveux bouclés et blonds. C’est également un peuple qui a fait preuve d’une résistance étonnante pendant la seconde guerre mondiale (surtout les femmes).
Le peuple :
La Norvège est le paradis de la bonde. Il y a bien quelques rousses mais les blonds et les blondes sont très largement représentés. De plus le Norvégien aime sa culture et n’hésite pas à sortir de chez lui en tenue « culturelle » et cette tenue varie en fonction des différents villages. Les gens sont très accessibles et viendront probablement vous parler si vous voyagez seul. La Norvège est un pays riche et le Norvégien est financièrement aisé. Bref, on va en Norvège pour la splendeur des paysages et pour la culture que le pays propose à la découverte.
L’ambiance:
Vous avez connu le jeu vidéo Alan Wake (justement développé en Finlande) ? Les livres de Howard Phillips Lovecraft ou de Stephen King ? Le film Shutter Island ou Evil Dead ? Ce que j’ai vu et ressenti en Norvège en voyageant hors saison c’est exactement la même atmosphère que les titres que je viens de citer. Le ferry quasiment vide pour traverser un fjord dans la brume avec un homme louche. La maison perdue dans une forêt étrange uniquement accessible par un pont brisé, etc.
Mon voyage
J’essaie de faire un pays froid et un pays chaud par an. Je voulais faire une longue randonnée en autarcie et en autonomie dans la neige, me dépayser et voir des paysages. C’est donc naturellement que j’ai pensé à la Norvège. Le bon moment pour moi d’y aller était le mois de mai. Déjà car le 17 mai est le jour de la fête nationale Norvégienne et que la culture m’intéresse, ensuite car c’est avant la saison et qu’il y aurait donc très peu de touristes sur les chemins de randonnées (la plupart des voies et tous les refuges sont fermés à cause de la neige trop abondante). Mais moi de la neige j’en voulais et un itinéraire difficile et dangereux, j’en voulais un aussi.
J’ai donc décollé de Bruxelles avec la « Scandinavian Airlines System ». J’ai fait une escale à Copenhague puis à Oslo avant de finalement arriver à Molde où j’avais 24h et une voiture de location pour découvrir l’endroit avant d’avoir un nouvel avion vers Bergen. A la fin de mon séjour j’ai repris l’avion de Bergen pour l’Italie afin de me réchauffer en passant en escale à Stockholm et Munich avant d’arriver à Naples où j’allais devoir prendre le train pour Salerne. Mais cela est une autre histoire.
Molde
Je voulais y voir la plus belle route d’Europe et y faire une randonnée pour passer ma première nuit en nature.
La Route de l’Atlantique EV64
Je n’ai pas eu la chance de voir cette route lors de la tempête. Cela aurait dû être impressionnant. Mais j’ai eu la chance de la voir en fin de journée et d’y vivre un moment reposant. Cette route est belle mais ne m’a pas à ce point impressionnée.
Le Romsdalseggen
Il faut aller à Andalsnes pour y trouver un parking gratuit. Il n’y a plus qu’à monter pour découvrir la vallée du Romsdalseggen. Les points de vues sont à couper le souffle. C’est vraiment un parcours intéressant car on longe littéralement une multitude de précipices. Comme dans bons nombres de parcours, il y a des boites à livres où l’on peut fièrement signer son passage.
Bergen
Mon séjour allait principalement se dérouler dans les alentours de Bergen étant donné que mon principal objectif était de faire le tour du Ringedalsvatnet en autonomie et en autarcie avant la saison ouverte. Mais avant et après j’ai quand même cherché à voir un peu le pays.
La ville de Bergen
Le centre touristique de Bergen est boudé par les Norvégiens. On y voit un marché de poissons très connu et bien trop cher. Il est très faux et surfait. Plusieurs magasins et restaurants absolument impayables. Il y est difficile de trouver du wifi et c’est l’endroit en Norvège où il pleut le plus. Une blague locale dit qu’un jour un touriste a demandé à un petit garçon si parfois il arrêtait de pleuvoir à Bergen et le petit garçon a répondu : Je ne sais pas, je n’ai que huit ans. On peut trouver dans la ville des distributeurs automatique de parapluies.
J’ai par contre trouvé quelques trésors à Bergen, notamment le Statsraad Lehmkuhl (2000 mètres carrés de voile sur 25 voiles, 100 mètres de long, trois mats, …) qui voit Bergen être son port d’attache. J’ai aussi vu le National Geographic Explorer qui m’a mis de l’eau dans les yeux. Je rêverai de partir un mois sur ce bateau. 😉 Sinon, il est interdit de se stationner dans la ville, il faut aller dans les parkings. Il y a plusieurs musées et églises à visiter. Quand on est un voyageur et que l’on a déjà fait l’Italie, les autres églises d’autres pays paraissent tout de suite un peu fades. Pourtant en Norvège ces églises ont une particularité c’est d’être faites en bois.
La fête nationale à Bergen
Souvent c’est une bonne idée de visiter un pays lors de sa fête nationale. Parfois la vie culturelle y est vraiment plus exprimée comme en Thailande par exemple. La Norvège est un pays à voir le jour de la fête nationale. En Belgique ou en Russie, lors de ce jour-là c’est principalement l’état qui défile avec l’armée etc. C’est plus un jour de propagande que de fête. En Norvège c’est vraiment toutes les composantes du peuple qui défilent. Je pense aux clubs de dance, de moto, d’arts martiaux, les journalistes, les associations de villages, d’universités, d’artistes, etc. La très grosse majorité des citoyens enfilent pour l’occasion le vêtement traditionnel (dont les couleurs varient en fonction du village). Tout le monde vous souhaite une bonne fête nationale et le soir c’est la grosse fête. Si vous voulez avoir une blonde dans les bras ce sera le moment. Les gens sont vraiment très ouverts et très accessibles et vivent pleinement ce jour de fête. Moi je ne suis pas resté, un défi bien plus passionnant et personnel m’attendait.
Le Buer
Je me suis planté dans la rivière et me suis retrouvé complètement mouillé. Petit Selfie et Show Must Go On!
Je fais ici allusion à la randonnée qui commence au camping d’Odda et qui monte au pied du Buer (glacier). Si vous avez envie d’être invité dans un environnement druidique le début de cette aventure va vous plaire. Cette première partie est une invitation dans un mélange harmonieux de vert et de pierre. Le paysage n’est pas l’objectif ici, mais vraiment cette nature particulière qui vous donne l’impression d’être dans un film où la magie peut venir de partout. On peut aisément découvrir cela avec un enfant.
Des traces de pas qui arrivent à ce trou, puis le trou. J’espère qu’il va bien et qu’il n’est pas 100 mètres plus loin sans la glace grâce à ce toboggan invisible.
Par contre au moment où j’étais là, la seconde partie est nettement plus difficile. La neige arrive rendant inutilisable les cordages disposés pour nous aider ou pour notre sécurité. De plus la neige cache les rochers sur lesquels ont doit marcher rendant invisible les dangers. Mais c’était une chouette randonnée où on peut terminer par toucher un glacier ce qui est quand même extraordinaire !
Le Folgefonna
En sortant d’Odda par le nord-ouest vous allez pouvoir entrer dans un tunnel de 11 kilomètres qui passe en dessous du glacier du Buer, puis arrivé de l’autre côté vous prenez la route sur votre droite qui va de nouveau vous mener à un tunnel de 10 kilomètres qui passe sous le glacier Folgefonna. Ce glacier est la destination. Il a l’avantage d’être très accessible. Il faut continuer la route vers le centre de sky Fonna. Une fois arrivé là-bas, le spectacle est devant vous. Sans devoir entrer dans la station de ski (mais en devant payer le parking, …) vous aurez accès à une multitude de randonnées.
Le Trolltunga
Une petite soif? Attendez, je fais fondre un peu de neige. Santé! 🙂
Oui, le parking y est cher. Mais on s’en fiche. Je suis arrivé le parking était vide et le magasin fermé. Il n’y avait pas âme qui vive. C’est chouette de voyager hors saison. Mais je ne me rendais pas encore compte de ce qui allait suivre. Mon objectif était donc de faire le tour du Ringedalsvatnet comprenant donc le passage par le Trolltunga et plusieurs nuits en autonomie/autarcie. Je m’attendais à un peu de neige. Au début, tout va bien. La première montée est difficile mais on y est préparé. Le premier kilomètre représente 600 mètres de dénivelés. Il en reste encore 10 que pour arriver au Trolltunga. Le premier problème c’est qu’après le premier kilomètre il faut traverser une zone plate mais pleine de rivières. En temps normal c’est facile car des planches et des ponts sont disposés sur toute la partie à traverser. Mais dans mon cas la neige les rendaient invisibles et très dangereusement glissants dans les rares cas où j’en voyais un. Beaucoup de ces rivières étaient également invisibles car recouvertes par une fine couche de neige et de glace. J’entendais juste le bruit de l’eau et évitait le passage pour ne pas me retrouver dedans. Mais voilà cela a capté mon attention et j’ai pu continuer ma route en m’aidant des marques dû au passage des précédents qui disparaissaient doucement car recouvert par la neige. Après ce passage une très grande montée était devant moi. Chacun de mes pas s’enfonçait déraisonnablement dans la neige me donnant l’impression de ne pas avancer du tout. Cela allait prendre du temps, … La brume arrivait au même rythme que moi. Bientôt ma visibilité tomba à quelques dizaines de mètres et je ne pouvais plus que voir un grand flot blanc et heureusement la carte de mon gps. En temps normal, on suit le bon itinéraire guidé par des marques de couleurs. Ici, les marques de couleurs étaient sous la neige invisible. Plus loin j’ai dû traverser des lacs gelés. Je n’étais pas à l’aise et pas rassuré. Je suis passé au-dessus de cascades et rivières en croisant les doigts pour que la glace ne se brise pas. L’entièreté du contour du Ringedalsvatnet a été comme cela. Belle expérience, difficile, sans doute trop dangereuse, et très exigeante. J’ai eu un coup de soleil (que je n’ai pourtant pas vu), une angine. J’ai dû faire fondre la neige pour boire et hydrater mes plats. Bien sûr pour ma première nuit j’ai eu le plaisir de poser ma tente à quelques mètres du Trolltunga. Au matin j’ai ouvert ma tente en le voyant et j’ai été me prendre en photo dessus. Même si on n’y voit rien à cause de la brume omniprésente. Ces images resteront quelques choses pour moi.
Le Preikestolen
Randonnée remarquable. Le rendu photo a été médiocre à cause des nuages, mais avec mes petits yeux je n’ai rien raté. C’est une randonnée simple, accessible où on traverse plusieurs types de paysages différents. Je n’irai pas avec des enfants turbulents (on peut vite tomber car heureusement pour les amoureux de la nature il n’y a pas de barrière et là c’est adieu sauf si on peut survivre à une chute de 600 mètres). Le parking est cher mais la vue en vaut la peine.
Tælavåg
J’ai voulu aussi m’intéresser aux endroits peu touristiques. C’est dans ce but que je suis arrivé à Tælavåg. En effet, ce village m’a intéressé car il est proche de la mer et que je voulais la voir. Il est entouré d’espaces naturels et en plus il possède une histoire forte. En effet, il fut la scène d’un drame pendant la seconde guerre mondiale. En résumé Tælavåg était très actif secrètement dans la résistance en traficant et en servant de lien entre la résistance Norvégienne et l’Angleterre. Mais la gestapo est arrivée pour arrêter les officiers Norvégien basés à Tælavåg. Un combat a éclaté et les hommes de la gestapo sont mort. En représailles les villageois de Tælavåg ont été abattus et les maisons rasées. Bref, n’hésitez pas à y découvrir les nombreux chemins de randonnées et à contempler le soleil se coucher sur les rochers et la mer.
Laurent Nizette * Explorateur * Photographe * Écrivain * Conférencier en développement personnel *