(Quelques trucs, astuces, et autres choses à connaître)

Les fausses idées sur le « métier » d’écrivain.
Chaque année je vois des jeunes auteurs présents sur les salons littéraires et très peu d’entre eux existent encore l’année suivante. Oui, il y a beaucoup de pièges dans ce métier de créations artistiques. J’ai donc écrit cet article pour vous éviter d’éventuelles déceptions ou mauvaises surprises. Si après lecture vous avez des questions, surtout, n’hésitez pas!
Comment tu vas vendre ton livre?
Soyons honnête, un livre inconnu d’un auteur inconnu n’attirera pas la foule. Personne ne viendra spontanément le chercher. Que ce soit sur Internet ou dans une librairie, il restera dans les invendus (à l’exception peut être d’une vente chanceuse). En gros, chaque jeune auteur doit bien comprendre que sa maison d’édition ne vendra pas ses livres. Elle répondra aux commandes (ce qui est déjà bien) mais ce sera tout.
Tu comprends? La seule personne qui vendra tes livres, c’est toi. N’espère pas que ton chef-d’oeuvre se vendra seul. Cela ne sera pas le cas. Tu peux déjà t’attendre à faire le commerçant et à argumenter devant tes clients/lecteurs.
Cela change un peu avec le temps, mais vraiment très peu! 🙂
Les lecteurs vont-ils l’aimer?
Par expérience et quand j’entends les auteurs plus anciens que moi s’exprimer sur ce sujet, je peux dire que tous les jeunes auteurs qui persévéreront trouveront leur place dans la littérature. Cette place sera peut être minuscule, ou énorme, mais elle existera.
Comment trouver ta maison d’édition?
J’ai écris un bel article qui en parle. Tu peux le lire en cliquant ici.
Combien tu vas gagner?
La réponse est mathématique. Prenons l’exemple d’un beau grand livre (format roman, pas de poche) de 300 pages. Tu l’achèteras à ton éditeur à peu près 17 euros. On t’annonce que le vendeur final doit toujours rajouter 30% pour déterminer son prix de vente et sa marge (on approche du bénéfice). 17€ *1.3=22.1€ en prix de vente pour 5.1€ de bénéfice.
C’est bien sauf qu’il y a deux problèmes:
- Le premier c’est qu’un livre de 300 pages à 22.1€ c’est cher (Plus d’info sur le prix d’un livre ici). Les gens ne sont majoritairement pas prêt à donner 22.1€ pour un livre inconnu d’un auteur inconnu. Le vendre à 19€ serait plus raisonnable. Cela te permettrait, malheureusement, de voir ton bénéfice diminuer à 2€. Mais d’être, au moins, lu.
- Le second c’est que pour vendre ton livre, tu vas devoir te déplacer jusqu’à une foire ou un autre événement littéraire. Tu seras donc régulièrement obligé de faire 150 kilomètres aller et retour (1.47€ le litre, pour du 8 litres au cent kilomètres). Cela te coûtera déjà 17€ (pour respecter l’exemple). Ensuite, tu vas devoir payer tes consommations sur place (un petit sandwich et deux boissons feront approximativement 6€) et l’emplacement (50€ pour deux jours en moyenne). Rien n’est gratuit.
Je pense que je n’ai pas besoin de te faire un résumé, mais je vais le faire malgré tout. En dehors de ton réseau d’amis et de ta famille. Si tu vends des livres à des inconnus (et c’est l’objectif!), Tu devras vendre. Aller au salon, revenir et cela deux fois car il y a deux jours, puis manger/boire, acheter tes livres à l’éditeurs (on vend en moyenne entre 1 et 5 livres par jour de salon), etc. Il te faudra débourser (17€*2+6€*2+17*6+50€) 198€ pour en gagner (6*19€) 114€.
Heureusement certains éditeurs paient les emplacements. Mais globalement, au début, tu ne gagneras pas d’argent, tu en perdras.
Ces calculs ne tiennent pas compte d’une éventuelle maison à compte d’auteur. En effet, dans ce cas d’édition, les frais explosent sans voir monter les ventes (Plus d’informations sur les éditeurs ici).
Un éditeur ne vendra pas tes livres à ta place!
Heureusement, certaines sources de petits revenus te seront disponibles.
Déjà, ta maison d’édition te versera des droits d’auteurs sur la vente de tes livres. Approximativement 14% du prix de vente de ton livre. Mais cela varie (plus d’informations sur les montants des droits ici). Ensuite, tu pourras demander des soutiens aux différentes sociétés aidant la littérature (Fonds national de la littérature, etc.). Ces organismes vont te permettre de demander des bourses, de partir en maison d’auteurs, etc. Dernier point, tu vas également pouvoir choisir une société de répartitions des droits de reproductions (SACD, SABAM, etc.). En effet, tes œuvres sont imprimées sur du papier et sont donc susceptible d’être photocopiée. Cela te donne droit à quelques petits euros (entre 20€ et 100€ par an).
PS: La SACD est plus spécialisée dans la littérature que la SABAM.
Comment promouvoir son livre et se faire connaître?
Surtout, il ne faut pas donner son livre gratuitement. Jamais! En effet, on donne de la valeur à ce que l’on paie (d’une manière ou d’une autre). En plus, donner son livre serait une insulte pour tous ceux qui l’on payé. Le lecteur final doit avoir payé quelque chose.
On doit te voir. Sois présent partout, en salon, en foire, sur Internet (Facebook, Blog, etc.). Pense à avoir quelque chose à donner (Pas de carte de visite, mais un petit texte, un joli signet, etc. Tu es un artiste! Pas un vendeur immobilier!) pour tes futurs lecteurs car ils seront là l’année suivante et toi aussi. Si un lecteur te voit pour la quatrième année consécutive à la foire du livre de sa ville, il se dira que tu es un écrivain! Un Vrai! S’il ne sait pas quel livre acheter, ne prendrait-il pas celui d’un véritable auteur? 😉
Ne néglige pas les endroits où un livre pourra être lu par plusieurs personnes. Les bibliothèques des hôpitaux, des communes, sont une bonne source de lecteurs. Il y a aussi les blogs de critiques littéraires pour y trouver critiques et lecteurs. Certains sites Internet favorisent le passage de main en main pour les livres (ex: BookCrossing), d’autres la critique des livres en général (ex: CritiquesLibres.com). Dans certaines villes tu peux également trouver des boites à livres (ex: Boite à Livres d’Ixelles).
Bref, tant que tu es actif, ton meilleur ami sera le temps qui passe. Il te faudra donc garder ton courage!